Exposition photo « Ballade vénitienne »
à la Cafétéria Sud de Thales Alenia Space
(Artiste: Claire Rodet)
Il y a une semaine, je reçus un mail inattendu: mon tour était arrivé d'exposer à Thales. D'abord déroutée (huit jours pour préparer une exposition qui allait me demander des heures de travail), j'acceptai le défi. Bien sûr, on me proposa d'exposer des photos déjà travaillées, mais je refusai: je revenais d'un court séjour en Vénétie durant lequel je n'avais pu m'empêcher de repartir à la rencontre de la Sérénissime, cité si chère à mon coeur. Je voulais vous partager les derniers instants du carnaval, mon bonheur face à toutes ces couleurs et ces sourires derrière les masques et sur les visages grimés. Vous faire marcher avec moi à travers les « calli » étroites de Venise, et vous faire sentir un peu de cet air marin chatouillant les narines en ce mois de février 2013.
Mardi 12 février 2013: je retrouvais Venise après 4 ans d'absence. Je me précipitais sur le premier kiosque en vue: les journaux confirmaient tous la démission du Pape Benoît XVI, rumeur entendue la veille. Et puis Venise était là, superbe et égale à elle-même, Venise sous la neige, Venise de l'« acqua alta » (montée à 1m 40 pendant la nuit), Venise m'ouvrant les bras... dans lesquels je me perdis.
Pourtant, avant d'avoir vu la Sérénissime, l'amour qui allait me lier à elle n'avait rien d'évident. Venise, un cliché, pensais-je, une destination juste bonne pour les touristes. Et puis, un jour, j'y suis allée. Je ne sais pas exactement ce qui s'est produit en moi, si ce fut l'effet de la lumière éblouissante réfléchie par la pierre blanche, la douceur de la brique rose des canaux, la beauté sidérante des fresques de Tintoret (San Rocco) ou des marbres de «San Giovanni Evangelista»... ou encore le plaisir de me perdre dans les « calli » et de tomber nez à nez avec des trésors architecturaux à en couper le souffle... Bref, d'un coup d'un seul, j'étais « tombée en amour » comme dit la grande Céline. Venise, j'y ai travaillé, j'y ai accompagné des élèves et je l'ai parcourue en tous sens, de la Fondation Guggenheim à San Giorgio Maggiore, toujours à l'affût de trésors cachés. Jamais elle ne m'a déçue. Je ne compte plus le nombre de fois où elle m'a attirée, me laissant à bout de souffle mais toujours surprise, éblouie et plus que jamais conquise. Venise, je l'ai rêvée encore et encore, suivant les pas d'Hugo Pratt (Corto Maltese), de Carlo Scarpa (Tomba Brion) ou encore de Palladio. Venise, avec cette exposition, c'est un peu de notre rencontre que je veux partager.
«Grazie di esistere»! ;-)
Claire Rodet